Les cigognes en Loire-Atlantique
Le craquètement, expression sonore de la cigogne :
Bien qu’elle ne possède pas de syrinx (organe spécifique aux oiseaux chanteurs) et qu’elle ne puisse pas chanter, la cigogne blanche émet pourtant un son en claquant son bec : c’est le craquètement.
Sean Ronayne
Cigogne blanche (Ciconia ciconia)
L’ACROLA réalise chaque année le suivi scientifique de la population de Cigogne blanche, Ciconia ciconia en Loire-Atlantique. Dans le cadre du programme « cigogne », les bénévoles de l’association assurent l’identification des cigognes nicheuses, le recensement des nids, le baguage des cigogneaux et la saisie de la base de données informatiques.
Dès janvier quelques cigognes sont présentes en Loire-Atlantique et arpentent les prairies humides. En février, de retour de migration, il faut construire ou consolider un nid. Les bénévoles de l’ACROLA avec des élagueurs professionnels assurent l’entretien des arbres propices aux nids. En Mars, c’est la période de l’accouplement. La surveillance s’intensifie car la construction à proximité de ligne électrique peut provoquer l’électrocution des oiseaux et des perturbations sur la ligne. C’est pourquoi une intervention est parfois indispensable. L’installation de plates-formes permet alors d’offrir des positions de repli aux cigognes. En avril, l’identification des cigognes et le recensement des nids continuent. Fin mai et juin sont consacrés au baguage des cigogneaux. Ils sont bagués à l’âge de sept semaines environ. Pour fixer la date du baguage il est donc nécessaire de connaître la date la plus précise possible de l’éclosion.
Après la saison de suivi terminée, c’est le moment d’appliquer des mesures de protection avec nos différents partenaires notamment avec ENEDIS et RTE (sécurisation des lignes, déplacements des nids dangereux, pose de plates-formes ou des protections anti-électrocution)
Avec sa silhouette élégante en vol et son attitude distinguée lorsqu’elle marche dans les prairies humides, la Cigogne blanche est l’un des plus grand oiseau d’Europe et peut atteindre 1,15 mètre de hauteur. Son plumage est blanc excepté les plumes sur le bout de ailes (les primaires et secondaires). Le mâle et la femelle ont un plumage identique. Le bec et les pattes des cigognes blanches adultes sont de couleur rouge orangé. Leurs ailes, longues et larges, leur permettent un ample vol battu mais surtout un vol plané. Profitant des ascendances thermiques elles s’élèvent rapidement en spirale. Le suivi GPS a permis de démontrer la capacité exceptionnelle d’un individu à s’élever jusqu’à 5000 mètres d’altitude, grâce à ces ascendances.
Le programme Cigogne blanche mis en place par l’association ACROLA permet l’identification et la localisation des individus en Loire-Atlantique au cours des différentes phases de son rythme biologique. Grâce aux baguages effectués par des bénévoles et des chercheurs passionnés, ce programme inédit permet de fournir des informations sur le comportement, la démographie de la cigogne, et ainsi permettre la mise en place d’une meilleure gestion et conservation de l’espèce dans notre région.
Cette population, dont on sait encore peu de choses, est sujette à de possibles changements majeurs (démographie, nidification sur pylônes, hivernage…). L’installation de balises GPS, et le suivi par baguage permet aujourd’hui de mieux connaître ces modifications de comportements.
Nid
Pour l’édification de leur nid, les Cigognes blanches utilisent généralement des supports leur permettant une vue dégagées : un arbre, une plate-forme posée à leur intention, ou même un pylône électrique. Le nid est construit par le mâle et la femelle qui apportent régulièrement les matériaux nécessaires.
Le poids d’un nid peut être conséquent; celui-ci peut faire jusqu’à 500 kilos. Lorsqu’ils sont installés sur les pylônes électriques ils peuvent présenter des dangers à la fois sur les installations humaines, et sur la survie du couple et/ou des petits.
Les oeufs
Un tout petit peu plus gros que des œufs de poule, les œufs de cigognes reposent sur un matelas d’herbes sèches déposé au fond du nid.
En moyenne la ponte comporte de trois à cinq œufs blancs à la coquille légèrement granulée. La ponte s’effectue sur plusieurs jours.
Le mâle et la femelle se relaient pour toute la durée de l’incubation qui est de 30 à 32 jours en moyenne. De temps en temps ils retournent chaque œuf de leur bec. La régurgitation de l’adulte venu relever son partenaire est le signe certain que l’éclosion a eu lieu.
Les cigogneaux
Né avec le bec et les pattes noirs, le poussin garde un duvet gris pendant une semaine. Un second duvet blanc apparaît ensuite. Au bout d’une vingtaine de jours, les rémiges noires commencent à apparaître sur le plumage des juvéniles. Dès l’âge d’un mois, les jeunes commencent à battre des ailes de temps en temps sur le nid. A 45 jours, les plumes se sont développées et les battements d’ailes répétés permettent aux cigogneaux de s’élever un peu dans les airs tout en restant au dessus du nid. Ces exercices ont lieu même en l’absence des adultes qui n’apprennent donc pas à leurs petits à voler.Ils prennent rapidement de l’assurance, s’élèvent un peu plus haut et développent leur musculature.
Pendant cette période d’apprentissage, les parents espacent leurs retours et apportent moins de nourriture pour inciter les jeunes à quitter le nid. Le premier envol a lieu autour de l’âge de deux mois. Ils font alors de fréquents allers et retours entre le sol et le nid.
Puis ils deviennent très vite indépendants cherchant seuls leur nourriture. Pendant quelques temps ils vont quitter le nid dans la matinée pour n’y revenir que le soir. Pendant cette période, les parents peuvent très bien ne plus revenir au nid.
Les jeunes s’éloignent de plus en plus et on les remarquera en juillet et août parmi les cigognes qui se rassemblent dans les lieux de nourriture abondante avant le départ en migration.
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